Être vrai avec soi VS la difficulté d'être soi
Il paraît tellement normal pour beaucoup d'humains de paraître ce qu'ils ne sont pas pour être pris à un entretien d'embauche, pour être acceptés dans un groupe, pour paraître stables et compétents auprès d'autrui, pour être un bon fils/fille/mari/femme/conjoint(e)/ami(e), pour être aimés et j’en passe... Beaucoup d'humains feignent d'être ce qu'ils ne sont pas, d'aimer ce qu'ils n'aiment pas, se forcent à être dans des postures, au détriment de ce qu'ils sont véritablement, sous prétexte d'une convenance sociale, d'une éducation, du mimétisme etc… Beaucoup voient également le leurre, la tromperie, l'imposture à l'extérieur, mais qu'en est-il réellement de leur comportement ? Et si, tout ce que l’humain juge et condamne à l'extérieur, il le ramenait vers lui, en lui ?
Combien de fois, au cours de sa vie, voire de son quotidien, l'humain se perd dans des jeux de rôles, change de masques et d'apparats en fonction de la situation ou de la personne qui est face à lui, omet, occulte et modifie des réalités qui sont siennes, se force à faire et à être ou plutôt à ne pas être ?
Qui, en réalité, ne se leurre pas, ne se trompe pas lui-même ? Qui, en réalité, n'est pas un imposteur vis-à-vis de lui-même, d'autrui et de la vie ? Peut-être avez-vous déjà pu constater qu'il arrive à l'humain d'exprimer l’inverse de ce qui est, de ce qu'il ressent et perçoit ? Peut-être vous est-il déjà arrivé de tenter de transformer l’existant ou de le dissimuler ?
Mais pourquoi l'humain a-t-il recours à une dissimulation et à une verbalisation altérée, tronquée ou déformée de ce qui est ?
La réponse n'est autre que la peur.
Par peur d’être jugé, rejeté, mal aimé, abandonné, de ne pas être perçu comme une bonne personne, par peur de blesser, de choquer, de mal faire, l'humain s'habitue aux contre-vérités, s'oubliant, se reniant, renonçant et faisant fi de son pouvoir personnel et de son unicité.
Par ailleurs, depuis son plus jeune âge, l’humain apprend er répond favorablement aux attentes pour satisfaire le désir de plaire. En effet, pour exister dans le regard de l'autre, l'égo est prêt à tout pour être reconnu, accepté, valorisé, aimé, admis, accueilli, validé, choisi, perçu comme compétent, une bonne personne etc... et, ne supportant guère l'indifférence et la sensation de ne pas exister, l'égo préférera percevoir le rejet, la condamnation ou la haine dans le regard d'autrui plutôt que l'indifférence.
L'humain attend de l'extérieur, des autres, qu'ils le regardent d'une certaine manière, qu’il soit admiré, qu'on lui fasse une place alors que la première personne à pouvoir offrir cette qualité de regard sur soi, c'est soi-même.
Aussi, pour paraître agréable aux yeux d'autrui, beaucoup d'humains, apprennent la séduction et la manipulation utilisant moultes artifices tels que les comportements, les parures, les faux semblants, les postures, les masques, les jeux de rôles, les attitudes, des discours qu'ils changent à leur guise dans le but de charmer et de rallier autrui à leur cause tout ceci en s'oubliant, en se reniant, s'occultant, en choisissant le déni de soi et en renonçant à l'authenticité et à la transparence.
Or, Être soi n'est pas vouloir plaire.
Être soi peut amener à plaire ou au contraire, à déplaire. En effet, réaliser sa nature profonde, incarner et partager son unicité, c'est partager ce que nous sommes, dénués de tous filtres et apparats, en lâchant toutes postures irrespectueuses et de déni de soi, en cessant de prêter attention aux appréciations extérieures. Alors bien sûr, nous serons toujours tentés de plaire mais qu'est-ce qui prévaut : Être ou paraître ? Être soi ou déni de soi ?
De plus, quand nous envoyons un souhait, une volonté, un désir de plaire ou d'être vus comme "une belle personne" par exemple, nous envoyons cela à la terre entière et nous attendons qu'on nous réponde. De ce fait, notre existence devient tributaire des réponses que nous recevons. Et tant que nous demandons à l'autre de définir ce que nous sommes, tôt ou tard nous aurons l'inverse, car, si nous demandons à être encouragés nous demandons également à être critiqué et jugé.
En effet, dans la vie, il a toujours les deux polarités, tout a son opposé ou sa complémentarité. Comme il ne peut y avoir de lumière sans ombre, de positif sans négatif, de jour sans nuit, lorsque nous demandons à être encouragés, nous demandons également à être critiqués et jugés. La clé est d'être neutre émotionnellement et énergétiquement que l'on reçoive éloges ou critiques, que cela soit tout aussi confortable dans un cas comme dans l'autre. Ce qui n'est pas une mince affaire je vous le concède !
D’autres part, tout humain porte en lui d'innombrables peurs et blessures, conscientes et inconscientes. Face à celles-ci, il opte souvent pour des choix et des comportements réactionnels qui ne correspondent pas à qui il est.
Par peur de souffrir, il n'ouvre plus son cœur.
Par peur d'être trahi, trompé, il n'ose plus faire confiance et se méfie de tous et tout.
Par peur d'échouer, il n'essaie rien.
Par peur de revivre une même situation, il fuit et évite ce qui lui est proposé.
Par peur d'être rejeté par autrui, il préfère se retirer lui-même.
Face à une non reconnaissance, nombreux sont ceux qui vont vouloir "prouver" qu'ils sont "capables" en optant pour des choix de métier, de projets, de postures etc... réactionnels mais qui ne sont pas en adéquation avec qui ils sont véritablement.
Et si, au lieu d'agir en fonction et en réaction des autres, nous nous mettions à l'écoute de nous-même et de notre intuition ?
Toutefois, l’humain est invité à offrir le meilleur de soi ne veut pas dire faire de grandes choses, cela veut dire, offrir une qualité de présence, de regard et de conclusions alignée à nos aspects les plus élevés. Pour cela, il doit prendre la responsabilité de sa vie, cesser de demander aux autres de répondre à ses besoins car c'est à lui seul de répondre depuis son intérieur à ces besoins en question.
Et si, nous éclairions notre fonctionnement et apprenions à nous connaître véritablement dans ce qui est notre et ce qui ne l'est pas ?
Et si, nous cessions de vouloir plaire, d'être perçus de telle ou telle manière et de nous perdre dans un labyrinthe de voiles, pour incarner notre véritable nature ?
Et si, nous mettions de la clarté dans notre façon d'être, de dire, de faire et partagions notre unicité ?
Et si, nous essayions le plus possible d'être honnêtes, vrais et sincères envers nous-mêmes, vis-à-vis d'autrui et de la Vie ?
Auteur : Pauline Faivre
Source : conscience-etre.com